Quand je vivais à Tours, une vingtaine de ports différents coexistaient. La plupart étaient simplement des ports d’attache tandis que seuls quelques-uns jouaient un rôle plus important dans le ravitaillement de la ville.
Tout disparut lorsque j’aperçus les bords de la Loire et les collines de la Touraine. J’étais tout entier à ma délicieuse sensation et je m’écriais en moi-même : ô champs aimés des Cieux ! tranquille pays, l’Indoustan de la France, où coule un autre Gange, que je te vois avec délices !
Honoré de Balzac, Sténie ou les erreurs philosophiques¸ 1821.
À cette multitude de ports au sein même de Tours, s’ajoutent tous les petits ports que l’on trouve dans l’arrière-pays chaque fois qu’un cours d’eau traverse un village. Ils permettent de relier les lieux de productions agricoles avec ceux de consommations comme Tours et ses environs. Cette ville est le lieu d’arrivée de produits locaux comme le vin, les ardoises, la pierre de tuffeau, les briques, les céréales, des produits de droguerie et de mercerie, et parfois de produits un peu plus lointains comme la houille de Saint-Etienne, les minerais du Berry, les poissons de mer ou encore le sel.
La Loire, que j’ai longuement admirée dans ma jeunesse, et ses affluents permettent non seulement de relier Tours au reste du pays, mais aussi avec le commerce mondial qui transite par voie fluviale depuis Nantes vers Orléans, avec pour but final d’alimenter Paris. Beaucoup de marchandises coloniales passent ici comme le sucre, l’indigo, les épices et le café que je consomme énormément lorsque j’écris.
Bibliographie
- GRALEPOIS Alain (dir.), « Val de Loire, patrimoine mondial », 303, Nantes, hors-série, n°121, juin 2012.
- NOIZET Hélène, La Fabrique de la ville. Espaces et sociétés à Tours (IXe-XIIIe siècles), Paris, Publications de la Sorbonne, 2007.