La commune tourangelle de Vouvray, riche en vignes, est caractéristique des paysages du Val de Loire. La légende rapporte que le vignoble de Vouvray serait né au IVème siècle, en lien avec la fondation du monastère de Marmoutier par Saint Martin en 372. Ce n’est cependant qu’à partir de la fin du XVIème, et surtout du XVIIème, que les vins blancs de Vouvray acquièrent une renommée mondiale lorsque les marchands flamands les exportent vers l’Europe du Nord. 

Dans mon Illustre Gaudissart, que j’ai écrit en 1833, j’ai eu plaisir à  mettre particulièrement en scène le vin de Vouvray, que j’appréciais personnellement. 

Ce  que vous buvez en ce moment, mon cher et très aimable Monsieur, est un vin de roi, la tête de Vouvray  […]  mais buvez un verre de vin, vous le méritez bien. Il faut vous mettre du velours sur l’estomac, si vous voulez entretenir convenablement votre margoulette. Monsieur, le vin de Vouvray, bien conservé, c’est un vrai velours.

Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1833

Le château de Moncontour est l’un des joyaux du terroir de la région de Vouvray. Bâti à la fin du XVème siècle, il fut en partie incendié durant la Révolution, puis réhabilité et remanié aux XIXème et XXème siècles. Entre mai 1846 et août 1847, je me renseignai même pour acheter les terres de Moncontour, à Vouvray, et le château que j’avais déjà décrit quelques années auparavant : 

Moncontour est un ancien manoir situé sur un de ces blonds rochers au bas desquels passe la Loire […]. C’est un de ces petits châteaux de Touraine, blancs, jolis, à tourelles sculptées, brodés comme une dentelle de Malines; un de ces châteaux mignons, pimpants qui se mirent dans les eaux du fleuve avec leurs bouquets de mûriers, leurs vignes, leurs chemins creux, leurs longues balustrades à jour, leurs caves en rocher, leurs manteaux de lierre et leurs escarpements. Les toits de Moncontour pétillent sous les rayons du soleil, tout y est ardent.

Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1842

Ma « correspondante » régulière, Madame Hanska (1805-1882), connaissait mon engouement pour ce château. «  J’a[vais] soif d’avoir Moncontour  » lui dit-je, le 13 juin 1846. Mais ce n’est qu’en 1849, lorsque le cours de la bourse est au plus haut, que j’aurais pu concrétiser ce rêve, qui ne verra jamais le jour.  

Aujourd’hui, il existe une place « Honoré de Balzac » à Vouvray en hommage au célèbre auteur.