[…] je traversai les ponts Saint-Sauveur, j’arrivai dans Poncher en levant le nez à chaque maison, et gagnai la route de Chinon. […]

Honoré de Balzac,  Le Lys dans la vallée, 1836

Après être passé par la barrière Saint-Éloi, je continue à me diriger vers le sud-ouest de la ville de Tours afin de passer par la barrière Saint-Sauveur et son pont qui traverse le Cher. Comme pour la barrière Saint-Eloi, un droit de passage doit être réglé pour passer par la barrière Saint-Sauveur. Puis, je passe par le deuxième pont Saint-Sauveur, anciennement appelé Pont-Cher, qui traverse le Petit-Cher. J’arrive alors au village de Poncher aussi appelé Pont-Cher. 

Selon la légende, les deux ponts auraient été construits au XIIème siècle par Henri II Plantagenêt. À causes des nombreuses crues du Cher, le pont Saint-Sauveur fut souvent réparé. Comme il est étroit, il est difficile de se déplacer les jours de marché avec la foule de commerçants et d’acheteurs qui vont et viennent, tant que deux voitures tirées par des chevaux ne peuvent se croiser. 

À partir de 1844, les communes au sud de Tours se plaignent que le pont soit laissé à l’abandon alors qu’il est la seule voie d’accès pour les villes au sud du Cher et vers Chinon.

Dès 1850, des projets sont proposés par la municipalité de Tours, et en 1851 l’Assemblée nationale autorise le département à octroyer un droit de passage afin que cet impôt soit appliqué aux frais de réparation. Le 5 juin 1854 le pont à péage est ouvert, auquel il faut donner 1 centime par personne et 2 centimes pour le passage d’un mouton ou d’un porc. 

Pont-Cher est aujourd’hui intégré à la commune de Joué-lès-Tours le long de l’avenue Pont-Cher. Le pont existe toujours et est maintenant la voie de passage du tram en traversant le Petit-Cher. Après un projet de reconstruction en 1907, le pont prend le nom de Saint-Sauveur.